Pourquoi la gentillesse au travail est inconfortable et vous épuise

Pourquoi la gentillesse au travail est inconfortable et vous épuise

Pourquoi la gentillesse au travail est inconfortable et vous épuise

Professionnel gentil épuisé par la gentillesse au travail

La gentillesse au travail vous épuise ? Découvrez pourquoi c’est normal, les 3 inconforts cachés et comment vous protéger.

Je suis restée bloquée un long moment sur ce passage dans un livre consacré à la gentillesse : « La gratuité est le signe distinctif de la gentillesse. Il ne s’agit pas de s’en vouloir un jour d’avoir été altruiste ou généreux, voire même d’avoir eu l’impression d’être faible ».
[cliquez ici pour consulter : “Gentillesse mes fesses” de Franck Martin.]

Ce passage m’a interpellé, bousculé, contrarié et trotté dans la tête pendant plusieurs jours.

Je comprends son raisonnement ; et d’un point de vue philosophique, je ne peux qu’adhérer : nous ne pouvons pas nous en vouloir d’être altruiste, généreux et gentil. Ce serait un comble.

Et pourtant, je ne suis pas d’accord avec lui.

 

Parce que la vie au travail des personnes gentilles n’est pas si simple.

Parce que dans mon accompagnement des cadres, managers et dirigeants, je vois exactement l’inverse :

  • des personnes altruistes qui SE SENTENT faibles après avoir donné.
  • Conciliantes au point de S’EN VOULOIR de laisser trop de place aux autres.
  • Compatissantes jusqu’à PORTER LES DIFFICULTES de leur équipe en oubliant les leurs.
  • Modestes au point de PEINER à faire reconnaître leur valeur.
  • Confiantes dans leurs valeurs, mais incapables de poser des limites sans CULPABILISER.

Et ce n’est pas parce qu’elles sont fragiles ou mal dans leur peau. C’est parce que la gentillesse au travail n’est pas confortable. Elle soulève des questions sociologiques, personnelles et professionnelles profondes.

Les livres louent la gentillesse. Les formations en entreprise prônent la bienveillance. Et j’approuve.

Mais nous frôlons parfois la bienpensance. Car la réalité est plus complexe, plus subtile, et beaucoup moins lisse. Parlons-en vraiment.

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Le mythe de la gentillesse au travail : pourquoi c’est révoltant

Le discours dominant est clair : soyez gentils, bienveillants, à l’écoute. C’est valorisé, c’est moderne, c’est ce qu’attendent les nouvelles générations. Les entreprises multiplient les formations à la communication bienveillante, au management empathique, à l’intelligence émotionnelle.

Tout cela est louable. Sauf que ce discours s’adresse aux personnes qui ont besoin d’apprendre la bienveillance.

Pas à celles qui sont déjà naturellement gentilles.

Pour ces dernières — et vous en faites peut-être partie — l’enjeu n’est pas d’apprendre à donner davantage. C’est d’apprendre à ne PAS donner quand cela les épuise, les dévalorise ou les rend invisibles.

Et cela, personne ne vous l’enseigne.

Pire : quand vous exprimez votre épuisement, on vous renvoie à votre « manque d’assertivité », à votre « difficulté à poser des limites », comme si c’était un défaut à corriger. Comme si vous étiez responsable de ne pas savoir vous protéger.

Mais le problème n’est pas là. Le problème, c’est que la gentillesse authentique génère un inconfort réel que le discours lisse sur la bienveillance refuse de nommer.

Vous culpabilisez de souffrir de votre propre gentillesse. Vous vous demandez ce qui cloche chez vous. Vous lisez des livres de développement personnel qui vous expliquent que « tout est une question d’équilibre », sans jamais vous dire à quel point cet équilibre est difficile à trouver.

Alors, levons le voile. Parlons de ce que vous vivez vraiment.

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Les 3 inconforts de la gentillesse au travail que vous vivez en silence

Inconfort n°1 : Dire non sans briser la relation

Vous le savez déjà : dire non à quelqu’un qu’on apprécie, c’est inconfortable. Mais pour les personnes naturellement gentilles, cet inconfort est d’une intensité particulière.

Pourquoi ? Parce que votre gentillesse n’est pas une stratégie. Elle est congruente avec qui vous êtes. Vous donnez parce que cela vous vient naturellement, parce que vous êtes sensible aux besoins de l’autre, parce que vous avez à cœur de maintenir des relations harmonieuses.

Dire non, ce n’est donc pas simplement refuser une demande. C’est aller contre votre élan naturel. C’est accepter de créer une tension relationnelle là où vous auriez pu l’éviter. C’est tolérer la déception de l’autre, son incompréhension, parfois son ressentiment.

Et dans un environnement professionnel où les relations sont déjà complexes, cet inconfort est démultiplié.

Prenons un exemple concret : votre collègue vous demande de l’aide sur un dossier urgent. Vous êtes vous-même débordé, mais vous savez qu’il est en difficulté. Dire oui vous épuisera. Dire non vous mettra mal à l’aise pendant des jours.

Vous dites oui. Et vous vous en voulez.

Ce n’est pas de la faiblesse. C’est un arbitrage impossible entre deux inconforts : celui de vous épuiser ou celui de décevoir.

Le dilemme des gentils au travail

Inconfort n°2 : Quand poser des limites vous fait douter de qui vous êtes

Pour les personnes dont la gentillesse est une part centrale de leur identité, se modérer revient à se demander : « Qui suis-je si je ne donne plus ? »

C’est une question existentielle, pas une simple question de technique de communication.

Vous avez peut-être grandi en valorisant l’altruisme, le service rendu, l’attention à l’autre. Vous avez construit votre image de vous-même autour de ces valeurs. Votre entourage vous reconnaît comme « la personne sur qui on peut compter », « celle qui est toujours là ».

Poser des limites, c’est donc remettre en question cette identité.
C’est accepter de ne plus être « le gentil » ou « la gentille » dans toutes les situations. C’est tolérer l’idée que certains puissent vous trouver moins disponible, moins arrangeant, moins… vous.

Cet inconfort identitaire est rarement nommé dans les formations à l’assertivité. On vous explique comment dire non, mais on ne vous dit pas que dire non peut vous faire douter de qui vous êtes.

Et pourtant, c’est précisément ce doute qui rend si difficile la modération de votre gentillesse au travail.

Les trois inconforts de la gentillesse en milieu professionnel

Inconfort n°3 : Pourquoi votre gentillesse au travail dérange (vraiment)

Voici une vérité que peu de gens osent formuler : dans un environnement professionnel souvent transactionnel, la gratuité suscite la méfiance.

Votre gentillesse authentique dérange parce qu’elle ne rentre pas dans les codes habituels du monde du travail. Elle interroge : « Qu’est-ce qu’il ou elle veut vraiment ? » « Pourquoi fait-il/elle ça sans rien demander en retour ? »

Certains y verront de la manipulation. D’autres, de la naïveté. D’autres encore, une forme de faiblesse.

Et vous devez porter cet inconfort : celui d’être mal compris, mal interprété, parfois même soupçonné.

Cela ne signifie pas que vous devez renoncer à votre gentillesse. Mais cela signifie que vous devez accepter que tout le monde ne la comprendra pas, ni ne la valorisera.

Et que parfois, malgré vos intentions sincères, votre gentillesse sera retournée contre vous.

C’est injuste. C’est inconfortable. Et c’est une réalité à laquelle les personnes gentilles sont confrontées quotidiennement.

Les trois inconforts de la gentillesse en milieu professionnel
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Pourquoi modérer votre gentillesse au travail est plus dur qu’apprendre l’empathie

Vous avez probablement déjà assisté à des formations sur la communication, l’assertivité ou le management. Peut-être même avez-vous lu des dizaines de livres sur le sujet.

Et pourtant, vous n’arrivez toujours pas à « doser » votre gentillesse.

Ce n’est pas parce que vous manquez de volonté. C’est parce que modérer sa gentillesse est infiniment plus difficile qu’apprendre l’empathie.

Pourquoi ?

Parce qu’apprendre l’empathie, c’est développer une compétence nouvelle. C’est ajouter quelque chose à votre répertoire comportemental. C’est progresser vers quelque chose.

Modérer sa gentillesse, c’est l’inverse : c’est se retenir de faire ce qui vous vient naturellement.

C’est résister à un élan spontané. C’est accepter de ne pas agir selon vos valeurs profondes dans certaines situations. C’est tolérer l’inconfort de l’inaction là où votre nature vous pousserait à agir.

Prenons un exemple concret : un manager naturellement gentil qui doit refuser une demande de télétravail supplémentaire à un collaborateur qu’il sait en difficulté personnelle.

La gentillesse voudrait dire oui. La responsabilité managériale dit non.

Aucune technique de communication ne rendra ce « non » confortable. Parce que l’inconfort ne vient pas de la formulation. Il vient du conflit interne entre ce que vous êtes et ce que la situation exige.

Et c’est précisément pour cela que les personnes naturellement gentilles ont besoin d’un accompagnement différent de celui proposé dans les formations classiques.

Elles n’ont pas besoin d’apprendre la bienveillance. Elles ont besoin d’apprendre à se protéger et trouver leur équilibre.

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3 questions pour savoir si votre gentillesse au travail vous nuit

Plutôt que de vous donner des réponses toutes faites ou des techniques miracles, je vous propose de vous poser trois questions. Elles ne résoudront pas tout. Mais elles vous aideront à clarifier où vous en êtes.

Question 1 : À quel moment ma gentillesse devient-elle subie ?

Il existe une différence fondamentale entre gentillesse choisie et gentillesse subie.

La gentillesse choisie :

  • Vous donne de l’énergie, même si elle vous coûte du temps
  • Vous laisse en paix avec vous-même
  • S’inscrit dans vos priorités, même si elle implique un sacrifice

La gentillesse subie :

  • Génère du ressentiment silencieux
  • Vous épuise sans vous nourrir
  • Efface vos propres priorités

Ce n’est pas binaire. C’est un curseur. Et ce curseur bouge en fonction de votre état, de votre charge de travail, de votre énergie disponible.

Apprenez à repérer les signaux d’alarme : la fatigue qui ne passe pas, l’irritation sourde, le sentiment d’être utilisé.

Ces signaux ne sont pas des faiblesses. Ce sont des indicateurs précieux.

Question 2 : Quand est-ce ok de « perdre » ?

Parfois, donner procure plus de plaisir que recevoir. Et c’est légitime.

Vous pouvez choisir consciemment de consacrer du temps à aider un collègue, même si cela ne vous rapporte rien directement. Vous pouvez décider de prendre en charge une tâche ingrate parce que vous savez que cela soulagera l’équipe.

La nuance décisive : « Je choisis de donner » ≠ « Je ne peux pas faire autrement »

Si vous donnez parce que vous ne supportez pas l’idée de ne pas le faire, ce n’est plus un choix. C’est une contrainte interne.

Posez-vous régulièrement cette question : « Si je ne le faisais pas, que se passerait-il vraiment ? » Souvent, la réponse est : rien de catastrophique. Et cette prise de conscience peut vous libérer.

Question 3 : À quel moment dois-je me protéger ?

Il existe trois garde-fous pour savoir quand votre gentillesse au travail nécessite d’être modérée :

1. Quand votre énergie est compromise
Si donner vous épuise au point de ne plus pouvoir assurer vos missions essentielles, c’est un signal d’alerte.

2. Quand votre temps ne vous appartient plus
Si votre agenda est constamment dicté par les demandes des autres au détriment de vos propres priorités, vous perdez votre autonomie professionnelle.

3. Quand votre autorité professionnelle est érodée
Si votre gentillesse vous positionne comme « la personne corvéable » ou « celle qui dit toujours oui », vous perdez en crédibilité et en influence.

Ces trois conditions sont vos repères. Pas des règles absolues. Des repères pour naviguer dans la complexité.

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La gentillesse consciente : rester vous-même sans vous perdre

La gentillesse authentique n’est pas un chemin confortable. Elle ne le sera jamais complètement.

Parce qu’elle vous met face à des tensions réelles : entre donner et vous préserver, entre rester vous-même et poser des limites, entre être compris et être respecté.

Les livres qui vous promettent un équilibre facile vous mentent. Cet équilibre est subtil, mouvant, et demande une vigilance constante.

Mais voici ce que je sais après des années d’accompagnement : les personnes gentilles qui apprennent à se respecter ne perdent pas leur gentillesse. Elles la transforment en force consciente.

Elles ne renoncent pas à qui elles sont. Elles apprennent à doser, à choisir, à naviguer dans l’inconfort sans se trahir.

Elles acceptent que certains ne comprendront pas. Que dire non créera parfois des tensions. Que se protéger peut générer de l’inconfort.

Mais elles acceptent aussi que leur gentillesse mérite d’être protégée. Et que se protéger, ce n’est pas renier qui elles sont.

Ce n’est pas de la faiblesse de reconnaître que c’est difficile. C’est de la lucidité.

Et c’est précisément cette lucidité qui vous permettra de rester gentil… sans vous perdre.

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Vous le savez. Vous le ressentez à chaque fois. Cette frustration sourde après avoir accepté une demande que vous auriez dû refuser. Ce « oui » qui sort automatiquement, sans même évaluer votre disponibilité réelle. Et cette question qui revient : pourquoi est-ce si difficile de dire non au travail ?

Ce n’est pas une question de volonté. Ni même de faiblesse. C’est une question de mécanismes psychologiques qui court-circuitent votre réflexion. Ces mécanismes s’ancrent dans des peurs profondes (pour la plupart ancestrales) et des croyances limitantes (out à fait inconscientes). Ce sont ces réflexes conditionnés qui transforment votre gentillesse en piège.

Dans cet article, nous allons nommer précisément ce qui se joue quand vous dites « oui » alors que vous voulez dire « non ». J’espère qu’il vous permettra de vous déculpabiliser et de reprendre le contrôle sur ce simple petit mot : NON.

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Le « oui » automatique : pourquoi vous avez du mal à dire “non”

Les 3 déclencheurs du réflexe conditionné

Votre difficulté à dire non ne vient pas d’un manque de clarté intellectuelle. Vous savez parfaitement que vous devriez refuser. Mais sur le moment, le « oui » sort tout seul. Comme un réflexe.

Ce réflexe est déclenché par trois peurs puissantes :

La première peur, c’est la peur de décevoir.

Vous ne voulez pas que l’autre pense que vous n’êtes pas solidaire, que vous n’êtes pas fiable, pas une « bonne personne ». Alors vous acceptez, pour préserver l’image que vous voulez projetez. Et pourtant, au travail, être toujours disponible n’est vraiment pas un bon indicateur.

Ensuite, vient le besoin d’être apprécié.

Vous avez intégré l’idée qu’être disponible équivaut à être aimable. Mais aussi que pour être reconnu et valorisé, il faut être toujours disponible. Parfois sans limite. Votre « oui » devient alors un investissement relationnel. Mais parfois cet investissement vous coûte très cher en énergie et en temps. Il n’est pas très rentable au final.

Enfin, la croyance que dire non = être égoïste.

Quelque part, vous avez appris que refuser, c’est penser à soi au détriment des autres. Normal, c’est ce qu’on nous inculque depuis l’enfance : sois gentil.le, prête tes jouets, partage avec tes camarades… Vous vous rappelez ? Cette peur si profondément ancrée vous fait croire encore aujourd’hui que dire non, c’est manquer de générosité, de solidarité, d’esprit d’équipe. Elle ne se discute même plus.

Pourquoi dire “non” devient impossible sur le moment

Ces trois peurs créent un court-circuit cognitif. Entre la demande et votre réponse, il n’y a pas de temps de réflexion. Les neurosciences confirment que nos réponses automatiques se construisent par conditionnement. Vous n’avez même pas le temps d’évaluer votre charge de travail, de vérifier votre énergie disponible. Vous êtes soumis.e à un réflexe de survie émotionnelle : éviter l’inconfort du refus.

Alors, vous ne choisissez pas vraiment de dire “non” ou “oui”. Vous réagissez. Et cette réaction automatique vous coûte cher en énergie, en temps et en autorité.

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Ce que coûte la difficulté à dire “non” au travail

Le double coût émotionnel (frustration + culpabilité)

Quand vous dites « oui » alors que vous voulez dire « non », vous ne payez pas qu’en temps ou en énergie. Vous payez en émotions.

D’abord, la frustration. Contre vous-même, parce que vous avez encore cédé. Et contre l’autre, parce qu’il vous a « forcé » à accepter. Même s’il n’a fait que demander. Cette frustration s’accumule. Elle crée du ressentiment. Et un jour, elle explose (rappelez-vous ces colères subites que personne ne comprend). Ou elle vous épuise (car vous donnez plus que vous en recevez).

Ensuite, la culpabilité. Après coup, vous vous en voulez. « Pourquoi j’ai dit oui ? J’aurais dû refuser. Je le savais. » Cette culpabilité vous ronge. Elle vous affaiblit. Et elle vous prépare à dire encore « oui » la prochaine fois, pour éviter de vous sentir égoïste.

Au final, vous payez deux fois. Une première fois en faisant ce que vous ne vouliez pas faire. Une deuxième fois en vous en voulant de l’avoir fait.

La perte d’authenticité et l’accumulation du ressentiment

À force de dire « oui » par automatisme, vous perdez contact avec ce que vous voulez vraiment. Vous jouez un rôle malgré vous : celui de la personne toujours disponible, toujours d’accord, toujours souriante.

Mais ce n’est pas vous. C’est un masque. Et porter un masque en permanence, c’est épuisant. Vous vous éloignez de vous-même. Vous ne savez plus ce que vous pensez vraiment, ce que vous voulez vraiment, ce dont vous avez vraiment besoin.

Pendant ce temps, le ressentiment s’accumule. Silencieusement. Insidieusement. Jusqu’au jour où il devient impossible à contenir. Et là encore, vous frôler l’explosion ou l’implosion.

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La confusion fatale : gentillesse ≠ disponibilité illimitée

Au cœur de tous ces mécanismes, il y a une confusion qui vous coûte cher.

Vous pensez qu’être gentil, c’est dire toujours oui. Être disponible. Être serviable. Ne jamais refuser. Ne jamais décevoir.

Mais ce n’est pas ça, la gentillesse.

La gentillesse, c’est une forme d’altruisme. Pas de disponibilité illimitée. C’est le respect de l’autre, mais aussi le respect de soi. C’est la capacité à être présent quand vous pouvez l’être. Pas l’obligation d’être présent en permanence.

Une gentillesse qui n’épuise pas doit impérativement cocher ces 4 indicateurs :

1. Le respect de soi

Le respect de soi, c’est tout simplement reconnaître que vos besoins, votre temps et votre énergie ont autant de valeur que ceux des autres.

Non, ce n’est pas de l’égoïsme, c’est de la responsabilité envers vous-même. Cela paraît simple, mais connaissez-vous vraiment vos besoins ?

✅ Vous vous autorisez à prendre en compte vos propres contraintes avant d’accepter une demande

✅ Vous ne vous sentez pas coupable de protéger votre temps de concentration ou de récupération

✅ Vous ne vous excusez pas d‘avoir des limites (en énergie, en émotion, en temps…)

❌ Accepter une réunion de dernière minute alors que vous avez prévu de terminer un dossier urgent

❌ Rester tard au bureau systématiquement parce que « les autres comptent sur vous »

❌ Répondre aux sollicitations en dehors de vos horaires de travail par peur de paraître peu impliqué

Le signe que vous respectez votre gentillesse : Vous pouvez dire « Je ne suis pas disponible pour ça en ce moment » sans ressentir le besoin de vous justifier longuement ou de vous excuser excessivement.

2. La protection de son énergie

Protéger votre énergie, c’est identifier ce qui vous coûte en énergie et ce qui vous en redonne. Puis ajuster vos engagements en conséquence.

Votre énergie n’est pas illimitée. La protéger, c’est garantir votre capacité à être efficace et présent sur la durée. Imaginez une carafe remplie : si vous videz votre carafe d’énergie, vous devez de temps en temps la remplir. Lorsqu’elle est complètement vidée, c’est le signe que vous êtes allé trop loin.

✅ Vous refusez les sollicitations qui drainent votre énergie sans apporter de valeur réelle

✅ Vous alternez les tâches exigeantes et les moments de récupération

✅ Vous savez identifier les personnes et les situations qui vous épuisent, et vous limitez consciemment votre exposition

❌ Accepter d’animer une réunion supplémentaire alors que vous êtes déjà en surcharge mentale

❌ Dire oui à un projet chronophage qui ne correspond ni à vos priorités ni à vos compétences

❌ Vous forcer à être disponible pour tout le monde, tout le temps, au détriment de votre équilibre personnel

Le signe que vous protégez votre énergie : Vous arrivez en fin de semaine fatigué, mais pas épuisé. Vous avez encore de l’énergie pour votre vie personnelle. Vous ne ressentez pas de ressentiment envers vos collègues ou votre organisation.

3. La clarté de son cadre

Avoir un cadre clair, c’est définir et communiquer clairement vos disponibilités, vos priorités, vos besoins et vos limites.

Un cadre clair n’est pas fermé et immuable. C’est juste une information pour vous et pour les autres. Il permet aux autres de savoir à quoi s’attendre et de respecter votre fonctionnement. Et il vous permet à vous d’identifier quand dire “non ou “oui”.

✅ Vous communiquez vos créneaux de disponibilité (ex : « Je suis disponible pour des échanges le mardi et jeudi après-midi »)

✅ Vous exprimez vos priorités du moment (ex : « Cette semaine, je me concentre sur le dossier X, je ne peux pas prendre d’engagement supplémentaire »)

✅ Vous posez des délais réalistes et vous les tenez (ex : “il me faut un délai de 2 jours pour planifier cette demande”)

❌ Laisser croire que vous êtes disponible à tout moment sans préciser vos besoins

❌ Accepter des délais irréalistes pour ne pas décevoir, puis vous retrouver en stress

❌ Adapter constamment votre organisation aux demandes des autres sans jamais affirmer vos propres contraintes

Le signe que votre cadre est clair : Les personnes qui travaillent avec vous savent quand et comment vous solliciter. Elles ne sont pas surprises quand vous refusez une demande qui sort de votre cadre. Vous n’avez pas besoin de vous justifier longuement. Et pour autant, elles savent que vous savez lâcher du lest lorsque la situation l’impose : vous êtes clair mais pas rigide.

4. La capacité à poser ses limites professionnelles

Poser vos limites professionnelles, c’est savoir dire “non” avec respect quand une demande dépasse vos capacités, vos priorités ou votre rôle.

Poser une limite, ce n’est pas rejeter l’autre. C’est protéger l’intégrité de votre engagement et la qualité de votre travail.

✅ Vous refusez une demande qui ne correspond pas à votre périmètre de responsabilité. Surtout lorsque votre interlocuteur a une alternative.

✅ Vous proposez une alternative quand vous ne pouvez pas répondre favorablement (ex : « Je ne peux pas maintenant, mais je peux la semaine prochaine »)

✅ Vous expliquez factuellement pourquoi vous refusez, sans culpabilité ni justification excessive.

❌ Dire oui à tout par peur de décevoir, puis bâcler le travail ou vous épuiser à essayer de tout tenir

❌ Accepter des tâches qui ne relèvent pas de votre fonction pour « rendre service »

❌ Laisser les autres définir vos priorités à votre place

Le signe que vous posez vos limites : Vous dites non régulièrement, sans que cela crée de tensions relationnelles. Les personnes qui vous respectent acceptent votre refus. Alors que celles qui insistent révèlent qu’elles ne respectent pas votre temps.

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Ce que ces 4 indicateurs changent concrètement

Quand vous intégrez ces quatre indicateurs, votre gentillesse devient durable. Vous n’êtes plus dans une disponibilité réactive et épuisante, vous êtes dans un altruisme choisi et soutenable.

Vous passez de :

  • « Je dis oui pour ne pas décevoir » → « Je dis oui quand je peux vraiment être présent »
  • « Je suis disponible par principe » → « Je suis disponible selon mon cadre »
  • « Je m’adapte aux demandes des autres » → « Je propose ce qui est possible pour moi »
  • « Je me sens coupable de refuser » → « Je sais que mon refus protège ma capacité à être utile »

Apprendre à dire non sans culpabiliser commence par comprendre que dire « non » avec respect, c’est un acte de gentillesse.

Envers vous-même d’abord, parce que vous vous protégez.

Mais aussi envers l’autre, parce que vous lui donnez une information claire. Vous ne créez pas d’illusion sur votre disponibilité réelle. Vous ne créez pas de faux espoirs. Vous ne générez pas de frustrations futures.

Dire non avec respect, c’est être honnête. Et l’honnêteté est une forme de gentillesse.

4 piliers d'une gentillesse qui apprend à dire non
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Pour aller plus loin : 3 questions de coach

Avant de passer à l’action, prenez le temps de vous poser ces questions. Elles vous aideront à identifier précisément où vous en êtes et quels leviers actionner en priorité.

1. Pensez à la dernière fois où vous avez dit « oui » alors que vous vouliez dire « non ». Quelle émotion avez-vous ressentie sur le moment ?

Était-ce de la culpabilité ? De la peur de décevoir ? De la peur du conflit ? Un besoin d’être apprécié ? Nommez précisément cette émotion. C’est elle qui a court-circuité votre réflexion.

2. Quelle croyance limitante était active à ce moment-là ?

Pensiez-vous : « Si je refuse, on va me rejeter » ? Ou : « Je dois être toujours disponible » ? Ou encore : « Les autres ont plus besoin que moi » ? Identifiez la croyance. C’est elle qui a déclenché votre « oui » automatique.

3. Si vous aviez pu dire « non » avec respect, qu’auriez-vous gagné ?

Du temps ? De l’énergie ? De la cohérence avec vous-même ? Le respect de vos priorités ? Visualisez concrètement ce que vous auriez préservé. C’est ce que vous méritez de protéger.

Ces questions vous invitent à distinguer gentillesse et disponibilité illimitée, pour que vous puissiez enfin vous respecter sans vous trahir.

comprendre n’est pas changer, mais c’est la première étape indispensable

Vous venez de comprendre pourquoi vous dites « oui » alors que vous voulez dire « non » ? Vous savez donc désormais que ce n’est pas par faiblesse. Ce sont vos peurs, vos croyances et vos conditionnements qui guident vos premières réactions.

Certes, cette compréhension ne suffit pas à transformer vos réflexes. Mais elle est indispensable parce qu’on ne peut pas changer ce qu’on ne voit pas. Et maintenant, vous voyez.

Vous voyez que votre « oui » automatique est déclenché par la peur de décevoir, le besoin d’être apprécié, et la croyance que refuser = être égoïste.

Vous voyez que quatre croyances limitantes vous maintiennent dans ce schéma : la peur du rejet, la confusion entre professionnalisme et disponibilité, la hiérarchisation toxique des besoins, et le sentiment d’illégitimité.

Vous voyez que vous payez deux fois : en faisant ce que vous ne voulez pas faire, et en vous en voulant de l’avoir fait.

Et vous voyez que la vraie gentillesse inclut le respect de soi. Que dire « non » avec respect, c’est un acte de bienveillance. Envers vous. Et envers les autres.

Cette compréhension est votre premier levier de transformation. Le suivant sera d’apprendre à détecter les signaux que votre corps vous envoie quand vous dépassez vos limites. Ces signaux que vous ignorez peut-être, mais qui sont là pour vous protéger.

 

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Pourquoi pardonner au travail ?

 

J’entends souvent :

« Pourquoi devrais-je pardonner à quelqu’un qui m’a blessé(e) ? »

Et c’est vrai. Pourquoi ?

Parce que rester en colère, c’est comme boire du poison en espérant que l’autre en meure.

Le pardon n’est pas une faveur. C’est une libération.

Vous ne pardonnez pas pour excuser un comportement. Vous pardonnez pour arrêter de laisser ce comportement vivre en vous.

  • Rancune envers un collègue qui vous a doublé(e) ? Ça ne ralentit que votre carrière.
  • Ressentiment envers un manager injuste ? Il dort sur ses deux oreilles pendant que vous vous consumez.
  • Une décision qui vous a blessé(e) ? Elle appartient au passé, mais vous continuez à la ressasser dans le présent.

Pardonner, c’est reprendre le contrôle. C’est dire : « Je ne laisserai pas cette situation ou cette personne décider de mon humeur, de ma motivation ou de mon énergie. »

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Pardonner ne signifie pas autoriser un comportement nuisible à se reproduire. C’est aussi apprendre à protéger son espace et ses valeurs.

  • Reconnaître ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Avant de pardonner, prenez le temps d’identifier ce qui a été transgressé.
  • Exprimer clairement ses attentes. Si une limite a été franchie, il est essentiel de communiquer ce que vous attendez désormais pour préserver un climat sain.
  • Se donner la permission de dire non. Un pardon sincère ne signifie pas accepter à nouveau une situation toxique. Vous pouvez pardonner tout en choisissant de ne plus interagir avec une personne ou un contexte nuisible.
  • Mettre en place des garde-fous. Si vous avez été victime d’une injustice professionnelle, définissez des règles pour éviter que cela ne se reproduise (écritures claires des missions, suivi des échanges, contrats détaillés, etc.).

Pardonner tout en fixant des limites, c’est une posture équilibrée qui permet d’avancer avec confiance et sérénité.

Apprendre à dire non au travail : 4 croyances qui piègent

Pourquoi dire non est si difficile au travail ? Découvrez les 4 croyances qui vous bloquent et comment identifier vos déclencheurs émotionnels.

Etape 3 – Transformez la douleur en force narrative.

Un héros se relève toujours plus fort, avec des leçons qui enrichissent son histoire. Quelle est la morale de votre histoire ?

La douleur, si elle est bien exploitée, peut devenir un moteur puissant de transformation et d’apprentissage. Chaque épreuve surmontée est une opportunité d’évolution. La résilience est la capacité à rebondir face aux difficultés, à en tirer des enseignements et à en faire une force plutôt qu’un poids.

Voici comment transformer votre douleur en force narrative :

  • Changez de perspective : Considérez chaque épreuve comme une étape nécessaire de votre parcours, un défi qui vous permet de grandir.
  • Trouvez la leçon : Qu’avez-vous appris de cette situation ? Comment cela peut-il vous aider à l’avenir ?
  • Partagez votre histoire : Les expériences douloureuses peuvent inspirer et aider d’autres personnes à surmonter leurs propres obstacles. En mettant des mots sur votre parcours, vous le rendez constructif.
  • Transformez la colère ou la tristesse en actions positives : Utilisez cette énergie pour vous motiver à aller de l’avant, à entreprendre de nouveaux projets ou à vous investir davantage dans ce qui compte pour vous.

Un héros ne se définit pas par l’absence de difficultés, mais par sa capacité à les surmonter et à en sortir plus fort. Quelle sera la leçon clé de votre histoire ?

À retenir :

  • Pardonner ne signifie pas excuser.
  • C’est un acte de force, pas de faiblesse.
  • Le pardon vous libère de la douleur du passé.
  • Vous êtes le seul auteur de votre évolution professionnelle.
  • Pardonner ne signifie pas supprimer ses limites, mais les affirmer avec plus de clarté.

Le pardon n’est pas un acte de bonté. C’est un acte de force. Et si vous arrêtiez de boire ce poison ? Il tue le héros qui est en vous.

Et vous, qu’est-ce que vous pourriez pardonner aujourd’hui pour reprendre votre plume ? ✍️

Pardonner au travail, n’est-ce pas un aveu de faiblesse

 ? Non, c’est un acte de puissance. Refuser de pardonner, c’est rester prisonnier d’une situation. En pardonnant, vous reprenez votre pouvoir et vous évitez que des émotions négatives nuisent à votre carrière et à votre bien-être.

Comment pardonner sans me faire marcher dessus ?

 Pardonner ne veut pas dire tout accepter. Cela signifie également poser des limites claires et affirmer vos valeurs. Vous pouvez pardonner tout en exigeant un respect mutuel.

Que faire si je ne parviens pas à pardonner ?

Le pardon est un processus, pas un acte immédiat. Prenez le temps d’analyser vos émotions, exprimez votre colère de manière saine, et focalisez-vous sur votre avenir plutôt que sur le passé.

Pourquoi ai-je encore des ressentiments malgré mon pardon ?

 Parce que le pardon ne signifie pas toujours la disparition immédiate des émotions négatives. Ces dernières peuvent revenir par vagues. Ce qui compte, c’est de ne pas les laisser dicter vos actions.

Comment le pardon peut-il améliorer mon leadership ?

Un leader qui pardonne inspire confiance et respect. Il montre qu’il sait gérer ses émotions et avancer malgré les difficultés. En pardonnant, vous libérez aussi vos collaborateurs des tensions et favorisez un climat de travail plus sain.

Stress et activité physique

Stress et activité physique

Stress et activité physique

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie les épisodes dépressifs et anxieux de véritable pandémie mondiale, touchant des millions de personnes à travers le globe. Ces troubles mentaux sont fréquemment associés à un stress régulier ou chronique, qu’il soit d’origine personnelle ou professionnelle.

La santé mentale est devenue un enjeu majeur de santé publique, impactant non seulement notre qualité de vie individuelle, mais aussi la performance et la stabilité des organisations. Face à ce défi, une solution accessible et efficace existe : l’activité physique.

L’expression latine « Mens sana in corpore sano« , signifiant « un esprit sain dans un corps sain », capturait déjà l’essence d’une approche équilibrée pour le bien-être global.

Stress et activité physique

Le stress et les maladies non transmissibles

Le stress, qu’il soit aigu ou chronique, a des répercussions significatives sur notre santé globale. Bien que le stress à court terme puisse être bénéfique en nous préparant à réagir face à des défis, un stress prolongé ou mal géré peut entraîner de graves conséquences pour notre santé physique et mentale. Ce phénomène est étroitement lié à l’augmentation des maladies non transmissibles (MNT), telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, et certaines formes de cancer.

Lorsque nous sommes stressés, notre corps libère du cortisol, une hormone produite par les glandes surrénales. Le cortisol joue plusieurs rôles essentiels au bon fonctionnement de notre organisme : il régule le métabolisme, réduit l’inflammation et aide à contrôler le cycle veille-sommeil. Cependant, une libération excessive et prolongée de cortisol peut avoir des effets néfastes.

En effet, une libération constante de cortisol provoque une augmentation persistante de la pression artérielle, ce qui contribue à l’hypertension. L’hypertension est un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires (les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux).

Le cortisol a un effet immunosuppresseur. Une exposition prolongée à des niveaux élevés de cortisol affaiblit le système immunitaire. L’organisme devient plus vulnérable aux infections et retarde la guérison des maladies.

Le cortisol perturbe la régulation de la glycémie et augmente la résistance à l’insuline. Ce qui aggrave le diabète de type 2 et les maladies inflammatoires.

Stress, anxiété et dépression

Un stress prolongé ou chronique perturbe l’équilibre biochimique du cerveau et du corps, conduisant à des troubles mentaux tels que l’anxiété et la dépression.

  • Des niveaux élevés et prolongés de cortisol sont neurotoxiques, particulièrement pour l’hippocampe et le cortex préfrontal, qui ont en charge la régulation de l’humeur et des émotions.
  • Le cortisol inhibe également la neurogenèse (le processus par lequel de nouveaux neurones sont formés dans le cerveau), en particulier dans l’hippocampe, compromettant ainsi la capacité de cette région à se régénérer et à maintenir des fonctions cognitives saines.
  • Le cortisol, en excès chronique, entraîne une atrophie de l’hippocampe, réduisant ainsi sa taille et sa fonctionnalité. Cela se traduit par une diminution de la capacité à former de nouveaux souvenirs et à accéder aux anciens.
  • Le stress chronique peut également diminuer la production de la sérotonine, un neurotransmetteur clé dans la régulation de l’humeur, du sommeil et de l’appétit. En effet, la diminution de la sérotonine affecte la densité et la sensibilité des récepteurs de la sérotonine, et contribue ainsi aux symptômes de la dépression et de l’anxiété.
  • Le stress prolongé réduit les niveaux de dopamine, ce qui affecte la motivation, le plaisir et les fonctions exécutives.
  • Le stress chronique augmente l’activité de la noradrénaline. Or, une libération prolongée de noradrénaline peut mener à un épuisement des réserves de noradrénaline, exacerbant les sentiments de fatigue et de désespoir associés à la dépression.
  • Le stress chronique stimule la libération de cytokines pro-inflammatoires. Ils provoquent une inflammation neuronale, altèrent les circuits cérébraux impliqués dans la régulation de l’humeur et perturbent les réseaux neuronaux en charge de la régulation émotionnelle.
  • Le stress chronique augmente la production de radicaux libres qui oxydent les cellules neuronales et contribuent à une fatigue mentale et physique.

Le stress prolongé mème à des troubles mentaux tels que l’anxiété et la dépression par divers mécanismes biochimiques et physiologiques que nous ne maîtrisons pas et dont, la plupart du temps, nous n’avons pas conscience.
Quelles sont les stratégies de remédiation ? Comment atténuer ces effets ?

Liste des bienfaits par l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est l’institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la santé publique créée en 1948. L’une de ses principales missions est de préserver la santé des personnes, quelles que soient leur situation et leur âge.

L’OMS a listé les nombreux bienfaits d’une activité physique régulière :

  • procure des bienfaits importants pour la santé physique et mentale,
  • contribue à la prévention et à la prise en charge de maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète,
  • réduit les symptômes de dépression et d’anxiété,
  • améliore la santé du cerveau ,
  • accroît le bien-être général,
  • améliore le sommeil,
  • prévient une baisse des fonctions cognitives,
  • améliore l’endurance cardio-respiratoire, la forme musculaire et l’état osseux ,
  • assure un équilibre énergétique qui permet de maintenir un poids stable.

Et pourtant :

  • 31 % des adultes ne pratiquent pas une activité physique aux niveaux recommandés.
  • À l’échelle mondiale, l’inactivité physique devrait coûter environ 300 milliards USD (soit quelque 27 milliards USD par an) aux systèmes de santé publics sur la période 2020-2030, si l’on ne parvient pas à la réduire. C’est un vrai enjeu de santé public.

Vous pouvez consulter les recommandations de l’OMS à partir de ce lien.

L’activité physique comme antidote au stress

L’activité physique permet de diminuer considérablement les impacts négatifs du stress sur notre corps et notre mental.

Une activité aérobie modérée à intense, comme la course, le vélo ou la natation, aide à réduire les niveaux de cortisol dans le corps et améliore les symptômes de l’anxiété et de la dépression. Relisez la partie “Stress, anxiété et dépression” ci-dessus pour évaluer tous les symptômes que vous éviterez avec un niveau de cortisol régulé par une activité physique.

L’exercice stimule la production d’endorphines. Ces neurotransmetteurs agissent comme des analgésiques naturels et procurent une sensation de bien-être.

La pratique régulière du sport augmente également les niveaux de dopamine, ce qui améliore l’humeur et la motivation.

L’activité physique améliore la qualité du sommeil. Et un sommeil de meilleure qualité permet une récupération physique et mentale plus efficace.

Nous sous-estimons généralement l’impact d’une activité physique sur notre qualité de vie au global.
Pourtant une activité physique régulière offre une multitude de bénéfices pour notre santé physique et mentale. En intégrant différents types d’exercices (aérobies, de résistance, de flexibilité et d’équilibre) dans une routine hebdomadaire, nous avons le pouvoir d’améliorer notre condition physique, de réduire le risque de maladies chroniques, d’améliorer notre bien-être mental et de prolonger notre espérance de vie.
Les preuves scientifiques sont claires : le sport est l’ingrédient essentiel d’une vie épanouie.

Les recommandations générales des organisations de santé publique

Les principales organisations de santé publique, telles que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et le Ministère des Sports en France, ont établi des recommandations claires pour les adultes en matière d’activité physique afin de maintenir une bonne santé.

Pour en retirer des bénéfices substantiels sur le plan de la santé physique et mentale, les adultes devraient pratiquer chaque semaine au moins 150 à 300 minutes d’activité physique aérobique d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique aérobique d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée et soutenue.

Exemple d’un programme hebdomadaire

  • Au moins 30 min. de marche rapide (qui accélère sensiblement la fréquence cardiaque), au moins 5 jours par semaine.

OU

  • Au moins 25 minutes de course (ou toute autre forme d’exercice physique pendant laquelle le souffle se raccourcit et la fréquence cardiaque s’accélère considérablement) au moins 3 jours par semaine.

ET

  • Au moins 20 minutes d’exercices de renforcement musculaire (travail contre résistance) au moins 2 jours par semaine. Les exercices doivent impliquer les principaux groupes musculaires (jambes, hanches, dos, abdomen, poitrine, épaules et bras). Le renforcement musculaire peut être fait le même jour qu’une séance d’aérobie.

ET

  • Des étirements ou exercices de mobilité une fois par semaine. Il est recommandé d’effectuer cette séance à distance des exercices de renforcement musculaire.

Il est préférable de fractionner sa pratique sportive tout au long de la semaine plutôt que de faire une grosse séance par semaine. Cela permet de lutter contre la sédentarité, mais également de libérer les endorphines, la dopamine et la sérotonine qui contribuent à notre bien être.

Exemples d’activité modérée : Marche rapide, danse, jardinage, natation tranquille, vélo à allure modérée.
Exemples d’activité intense : Course à pied, natation rapide, vélo rapide, sports d’équipe (football, basket-ball).
Exemple d’exercices de renforcement musculaire : Pilates dynamique, musculation avec poids, exercices de résistance au poids de corps, utilisation de bandes élastiques.
Flexibilité et Équilibre : Yoga, Pilates, Tai Chi, étirements dynamiques et statiques.



Si vous vous sentez stressé, reconsidérez la pratique du sport dans votre quotidien. En réduisant les niveaux de cortisol, en stimulant la production d’endorphines et de dopamine, et en améliorant la qualité du sommeil et la santé cardiovasculaire, l’activité physique aide à combattre les effets négatifs du stress chronique. C’est une stratégie gagnante pour garder un esprit sain dans un corps sain.

ll est important de préciser que les informations contenues dans cet article ne remplacent en aucun cas les conseils médicaux professionnels. Avant de commencer toute nouvelle activité physique, consultez toujours un professionnel de santé qualifié pour un avis médical personnalisé.

  • Comment évalueriez-vous votre niveau de stress actuel sur une échelle de 1 à 10 ?
  • Pratiquez-vous régulièrement une activité physique ? Si oui, quel type et à quelle fréquence ?
  • Comment vous sentez-vous généralement après une séance d’exercice ?
  • Avez-vous remarqué une différence dans votre niveau de stress les jours où vous faites de l’exercice par rapport aux jours où vous n’en faites pas ?
  • Quels sont vos principaux objectifs en matière de santé et de bien-être ? Comment pensez-vous que l’activité physique pourrait vous aider à atteindre ces objectifs ?
  • Quelles sont les principaux obstacles qui vous empêchent de pratiquer une activité physique régulièrement ? Comment les surmonter ?
  • Comment pourriez-vous intégrer ces activités dans votre emploi du temps de manière réaliste ?


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