Ces soft skills qui nous dérangent

Les Soft skills sont désormais reconnues comme des compétences indispensables. Pourtant, les dirigeants comme les salariés sont gênés d’en parler.
Les employeurs sont mal Ă  l’aide Ă  l’idĂ©e de s’appuyer sur des compĂ©tences transversales jugĂ©es « personnelles Â», que ce soit pour recruter, nommer ou suspendre un collaborateur.
Et les salariĂ©s et candidats, n’osent pas valoriser ces compĂ©tences relationnelles. Souvent, ils ne connaissent pas leurs soft skills, et se contentent de dire « j’ai un bon relationnel Â».

Soft skills

Certains ont besoin de process clairs et d’objectifs détaillés. Ils sont structurés et précis.
D’autres s’épanouissent dans des environnements complexes et challengeants. Ils savent trouver des solutions et s’adapter.
D’autres aiment être autonomes et libres dans leurs missions. Ils sont créatifs et engagés.
Certains « diffusent Â» une bonne ambiance. Ils impulsent des dynamiques positives.
D’autres aiment se rendre utiles et aider les collègues. Ils sont attentifs aux autres et empathiques.
D’autres sont de vraies locomotives pour avancer vers les objectifs, et entraîner toute une équipe dans leur sillage. Ils sont des leaders inspirants.
Mais il y a aussi des connecteurs, des personnes qui ont de la perspicacité, des personnes qui ne semblent jamais perdre espoir…
Liste non exhaustive !

Lequel de ces profils vous semble le plus compétent ?
Pour ma part, je ne saurai dire. Ils participent tous, à leur manière, à la bonne marche de l’entreprise. Ils forment une équipe.
Toute entreprise est composée d’individualités qui ne peuvent pas être évaluées sur une échelle linéaire.

Et pourtant…
Et pourtant, nous persistons à recruter et à former comme si des compétences en informatique, gestion, marketing, graphisme… étaient tout ce qui compte.
Nous pouvons convenir que certaines compĂ©tences sont essentielles. Embaucher des codeurs qui ne savent pas coder, des vendeurs qui ne savent pas vendre, des juristes qui ne connaissent pas le droit, c’est courir Ă  l’Ă©chec.

Ces compĂ©tences professionnelles – ou hard skills – sont encore maintenant l’Ă©pine dorsale du processus RH. Mais comment expliquer que des organisations similaires, composĂ©es de personnes aux compĂ©tences professionnelles a priori similaires, obtiennent des rĂ©sultats très diffĂ©rents ?

Nous savons comment mesurer la vitesse de frappe. Nous avons beaucoup plus de mal Ă  mesurer la passion, l’empathie ou l’engagement.
Les organisations donnent chaque jour un feedback sur les compĂ©tences professionnelles, et gardent les autres Ă©lĂ©ments pour l’Ă©valuation annuelle, si tant est qu’elles les mesurent.
Les organisations embauchent et licencient en permanence sur la base des compĂ©tences professionnelles, mais il faut pratiquement un acte du conseil d’administration pour se libĂ©rer d’un penseur nĂ©gatif ou d’un harceleur.

Lorsqu’un collaborateur dĂ©moralise l’ensemble de l’Ă©quipe en sapant un projet, lorsqu’un membre de l’Ă©quipe perd confiance en raison de conflits permanents, ou lorsqu’un collaborateur mal intentionnĂ© pousse des talents Ă  quitter le navire, trop souvent nous haussons les Ă©paules et soulignons que cette personne est titularisĂ©e, qu’elle a des compĂ©tences professionnelles ou qu’elle n’est pas si mauvaise que cela.
Lorsque les compĂ©tences relationnelles font dĂ©faut, nous laissons faire, parce que nous craignons d’ĂŞtre critiquĂ©s pour leur caractère personnel ou, Ă©ventuellement, de perdre du temps pour une cause perdue.

Nous passons beaucoup de temps Ă  mesurer les compĂ©tences professionnelles. Parce qu’il y a cent ans d’histoire. C’est culturel. Et surtout, parce que c’est « sĂ»r Â». Ce n’est pas personnel, c’est professionnel.

Les compĂ©tences professionnelles peuvent ĂŞtre enseignĂ©es et mesurĂ©es. On ne naĂ®t pas ingĂ©nieur, rĂ©dacteur ou mĂŞme graphiste. Alors qu’il est plus compliquĂ© d’évaluer la capacitĂ© Ă  prendre des dĂ©cisions, participer avec enthousiasme, prendre des risques, s’exprimer avec fluence, travailler en Ă©quipe, partager des informations importantes, inspirer les autres, en faire plus que ce qu’on nous demande, se soucier des autres et ĂŞtre prĂŞt Ă  faire changer les choses.
Parce qu’en les qualifiant de « douces » (soft skills), on laisse entendre que ces compétences sont facultatives.
Nous n’investissons pas assez dans ces apprentissages, considĂ©rant que ces compĂ©tences sont innĂ©es.

Mais ce n’est pas parce qu’elles sont difficiles Ă  mesurer que nous ne pouvons pas les amĂ©liorer, les pratiquer ou les changer.
Au contraire.

Oui, il s’agit de compĂ©tences interpersonnelles, sociales, Ă©motionnelles. De compĂ©tences de leadership. De compĂ©tences de communication, d’influence, de collaboration.
Non, ces compĂ©tences ne se mesurent pas avec un diplĂ´me d’Ă©tudes supĂ©rieures.
Et pourtant…

Elles sont au cĹ“ur de ce dont nous avons besoin aujourd’hui. L’intelligence artificielle pourra difficilement les supplanter. Dans une sociĂ©tĂ© oĂą les tâches rĂ©pĂ©titives sont progressivement automatisĂ©es, les personnes qui savent accomplir des tâches non routinières complexes sont recherchĂ©es.
Elles ne peuvent pas remplacer les compĂ©tences professionnelles, bien sĂ»r que non. Ce qu’elles peuvent faire, c’est les amplifier.

Imaginez un membre de l’Ă©quipe possĂ©dant toutes les compĂ©tences professionnelles traditionnelles : productif, compĂ©tent, expĂ©rimentĂ©. Son curriculum vitae le prouve.
C’est bien, c’est la base.
Maintenant, ajoutez-y : charismatique, motivĂ©, empathique, capable de se fixer des objectifs, inspirant et motivĂ©. A l’Ă©coute, avec de la patience.
Que se passe-t-il dans votre organisation lorsque quelqu’un comme cela rejoint votre Ă©quipe ?

Mais imaginez également que son manager ne sait pas lui communiquer les informations dont il a besoin, qu’il ne voit pas l’intérêt de l’accompagner dans son onboarding, que les dynamiques d’équipe l’ennuient, qu’il ne sait pas comment mobiliser ses soft skills. Ou qu’il se sente en danger face à ce jeune collaborateur trop talentueux.

Quel est l’enjeu ?
Mettre ce nouveau collaborateur dans le rang pour qu’il ne prenne pas trop de place, bien que cette place soit positive pour l’organisation ?
Aider le manager Ă  dĂ©velopper ses propres soft skills pour l’aider Ă  manager des compĂ©tences plurielles dans son Ă©quipe ?

Non, tout le monde n’est pas « adaptable Â», « un bon communicant Â», crĂ©atif, empathique ou capable de rĂ©soudre des problèmes !
Valorisez ces compétences, avec des éléments de preuve issues de vos expériences passées.
Votre profil devient tout de suite plus intéressant avec ces compétences relationnelles.

Trop souvent, en séances de coaching sur les transitions professionnelles, mes coachés ne connaissent pas leurs soft skills.
Cela impose de sortir d’une logique de pensée axée sur les diplômes et les compétences techniques.
Cela impose d’apprendre à se connaître.

Ce n’est pas pour rien si l’une des soft skills les plus reconnues aujourd’hui est celle du dĂ©veloppement de soi (rĂ©flexivitĂ©) : cette capacitĂ© d’introspection qui permet de s’auto-Ă©valuer et de s’adapter, en prenant du recul sur son propre comportement.

Prenez le temps de vous dĂ©couvrir, de « lire Â» diffĂ©remment votre parcours. Vous y trouverez des pĂ©pites.
Prenez le temps de vous découvrir, pour mieux comprendre vos réactions et trouver les outils qui vous aideront à mieux réagir, mieux communiquer, mieux vous adapter.

Comment construire des organisations efficaces sur le long terme, tout en acceptant le fait que deux tiers de nos managers ne sont pas Ă  l’aise pour faire l’essentiel de leur travail, c’est-Ă -dire communiquer avec leurs Ă©quipes ?

[Silence gĂŞnant]

Beaucoup d’organisations, grandes et petites, n’ont pas dĂ©ployĂ© suffisamment d’efforts pour dĂ©velopper les soft skills au sein de leurs Ă©quipes.
Est-il possible de repĂ©rer et dĂ©velopper ces soft skills ? D’embaucher pour elles, de rĂ©compenser pour la croissance qu’elles apportent ?
Pouvez-vous mettre en place des programmes d’accompagnement qui conduiront à des progrès dans tous ces domaines ?
Si oui, votre organisation serait-elle plus productive, plus rentable et constituerait-elle un lieu de travail plus épanouissant pour vos collaborateurs ?

Ce qui nous amène Ă  la question suivante : Qu’attendez-vous ?

Apprendre à communiquer, gérer les conflits, s’adapter, mobiliser son esprit critique, apprendre à apprendre… Ce sont ces compétences transversales qui distinguent les organisations qui fonctionnent bien et les personnes qui réussissent à piloter leur carrière. Découvrez pourquoi le développement des soft skills est un enjeu d’avenir pour les organisations, les individus et les politiques publiques.

Les pratiques en entreprise pour recruter en prenant en compte les soft skills, les Ă©valuer et accompagner leur dĂ©veloppement peuvent varier en fonction de la culture de l’entreprise.

D’une manière gĂ©nĂ©rale, lors de vos recrutements, identifiez les compĂ©tences comportementales (comme la communication, la rĂ©solution de problèmes, la crĂ©ativitĂ©) nĂ©cessaires pour rĂ©ussir dans le poste Ă  pourvoir.

Les entretiens d’embauche sont Ă©galement conçus pour Ă©valuer les soft skills des candidats. Les questions peuvent ĂŞtre axĂ©es sur des expĂ©riences passĂ©es, des scĂ©narios de travail en Ă©quipe, et des rĂ©actions face Ă  des dĂ©fis professionnels, pendant lesquels les recruteurs Ă©valuent les comportements des candidats. Il y a souvent une part de subjectivitĂ©, mais il existe aussi des outils qui ont fait leur preuve.

Le fait de recruter sur des critères subjectifs ne me choque pas. Après tous, nous recrutons avec l’envie de travailler avec une personne. Et si le recruteur est au clair sur le type de personnalités qui s’intégrera le mieux dans l’équipe, ou qui aura la capacité à faire avancer un nouveau projet. Alors tant mieux. Nous sortons enfin de l’approche par les seules compétences techniques.

Certaines entreprises utilisent des tests psychomĂ©triques pour Ă©valuer des compĂ©tences spĂ©cifiques, telles que l’intelligence Ă©motionnelle ou la rĂ©silience. D’autres utilisent des Feedbacks Ă  360 : les collaborateurs sont Ă©valuĂ©s par leurs pairs, leurs managers et eux-mĂŞmes pour obtenir une image globale de leurs compĂ©tences comportementales.

Découvrez les 46 compétences clés, transférables et transversales, recensées par le ministère de la Transformation et de la fonction publique. Cette liste est un référentiel pour recruter ses collaborateurs et préparer son entretien en tant que candidat. Elle est conçue comme une source d’inspiration pour identifier les compétences reconnues indispensables par chaque organisation.

Certaines entreprises – malheureusement trop rares encore – mettent en place des programmes de formation axés sur le développement des soft skills. Cela peut inclure des ateliers, des cours en ligne, ou des sessions de coaching. Ces accompagnements permettent, tout au long de l’année, d’améliorer ses compétences comportementales, d’identifier les forces et les domaines à améliorer, de définir des objectifs de développement professionnel.

Les soft skills jouent un rôle essentiel dans la réussite individuelle et collective au sein des grandes entreprises et grands groupes. Elles ont compris qu’il est préférable d’investir sur la formation et l’accompagnement de leurs équipes. Le ROI est positif.
Malheureusement, la majorité des TPE et PME n’ont pas encore franchi le pas, souvent par manque de temps et de moyens.


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